Bulletin n°2 (septembre 2003, 2 €) : Présentation du n°XII de la revue L’Oiseau noir

 

Afin de faire connaître la revue d’études claudéliennes L’Oiseau noir publiée par le Cercle d’études claudéliennes au Japon et dirigée par Shinobu Chujo, nous vous proposons le sommaire du n°XII accompagné, pour les articles écrits en japonais, d’un résumé en français.

 

L’association met à votre disposition différents exemplaires de cette publication, moyennant le remboursement des frais de port. Le prix de la revue n’étant pas fixé, nous le laissons à votre appréciation et transmettrons, à l’association japonaise, la somme réunie.

 

 

 

SOMMAIRE

 

 

Études en japonais :

 

 

• « Petits poèmes japonais de Paul Claudel – Commentaire, références et traduction en japonais », par Laurent MABESOONE (p. 1-30)

 

Peu de temps après sa retraite de la Carrière, Paul Claudel publie dans La Revue de Paris (15/11/1936) un recueil intitulé Petits Poèmes japonais et précise, dans une courte note, qu’il s’est « inspiré » de l’Anthologie de la poésie japonaise de Georges Bonneau (1935). Par la suite, ce recueil, remodelé et rebaptisé Dodoitzu, sera réimprimé en un volume chez Gallimard. Force est de constater que le terme dodoitzu – emprunté à la terminologie de Bonneau – est erroné : il désigne en japonais un type précis de chansons légères à la mode dans les quartiers de plaisir aux XIXe et XXe siècles. En fait, Bonneau, puis Claudel, se sont surtout intéressés à des chansons paysannes antérieures au XIXe siècle.

 

Dans cet article, après avoir dressé la liste des références exactes pour chaque poème, nous avons tenté une étude comparative des poèmes japonais traduits par Bonneau, d’une part, et de leur adaptation très libre par Claudel, d’autre part. La créativité de Claudel est apparue, diffuse et très variée :

 

– Sélection des poèmes japonais basée sur un référent propre à la poésie galante occidentale.

– Modifications du texte motivées par l’emploi de la rime.

– Augmentation du nombre de métaphores ayant aussi pour effet de renforcer le caractère rural des poèmes.

– Enfin, à plusieurs reprises, composition de poèmes originaux réutilisant une partie minime de l’œuvre japonaise (sorte de honkadori, procédé typique de la poétique japonaise, qui était peut-être connu de Claudel).

 

Le caractère collectif de cette composition de Claudel nous a semblé unique dans l’histoire de la poésie française.

 

 

• « Commentaires sur Cent phrases pour éventails (5) », par Michio KURIMURA (p. 31-99)

 

C’est le cinquième de la série d’articles qui traduit et commente en japonais les poèmes numérotés 61 à 90 des Cent phrases pour éventails. Y sont ajoutés les deux autres poèmes (Nos 116 et 158) qui concernent le thème de l’éventail et qui devaient être commentés ensemble avec les poèmes Nos 77, 82 à 85, 87 à 89. Sont groupés également les deux poèmes Nos 73 et 74 glorifiant tout ce qui « conspire à l’or suprême » ou toute la nature qui « sort de l’or » ; et encore, les deux poèmes Nos 81 et 86 consacrés à la louange de « l’automne qui commence » comme le printemps.

 

Les 172 poèmes recueillis dans Cent phrases pour éventails ont été partiellement traduits en japonais par plusieurs chercheurs : Yoshio Yamanouchi, Tarô Kimura, Sadayo Satomi, Tôru Haga… Dans la série de ses commentaires, Michio Kurimura présente les traductions déjà existantes qui lui semblent les meilleures, surtout les 67 poèmes que Yamanouchi a traduits au choix dans un style littéraire et savoureux. Quant aux poèmes que personne n’a jamais traduits, Kurimura essaye de les traduire de son mieux.

 

Quant aux commentaires des Cent phrases pour éventails, il existe déjà en France l’édition critique par Michel Truffet et plusieurs études par d’autres chercheurs. Kurimura n’a donc pas l’ambition d’apporter quelque chose de nouveau et d’original. Cependant, en tant que Japonais demeurant dans le pays où le poète avait composé ces poèmes, il a voulu apporter le témoignage de ses observations et de ses enquêtes faites parfois sur les lieux. En vue de faciliter la compréhension des poèmes, à l’intention des Japonais, il lui a été utile de se référer non seulement aux œuvres antérieures de Claudel, telles que M. Truffet les a indiquées, mais aussi aux œuvres littéraires, historiques ou mythiques du Japon. Par exemple, la confrontation d’un poème de Claudel et d’un haïku connu des Japonais aidera ces derniers à mieux saisir le sens du texte. Voilà une des méthodes adoptées dans ces commentaires. Il va de soi qu’à l’aide du Journal et des autres écrits de Claudel, les sources des poèmes des Cent phrases pour éventails sont recherchées un peu partout dans les documents que le poète aurait pu lire, tels que l’ouvrage de Michel Revon, Anthologie de la littérature japonaise, etc. Il y a pourtant quelques poèmes dont les sources restent incertaines.

 

Quoique le recueil des Cent phrases… ne soit pas une grande œuvre à la manière du Soulier de satin, on arrive à constater finalement qu’au contact du Japon, Claudel a condensé succinctement dans ce recueil tous les thèmes exploités antérieurement, de sorte que, pour une appréhension totale de ce recueil, il est nécessaire d’examiner tous les textes claudéliens en les mettant en parallèle. Et on s’aperçoit qu’entre autres textes, il faut faire grand cas de l’Art poétique. En 1948, Claudel lui-même a affirmé : « Cet Art Poétique, je le vis moi-même depuis cinquante ans, je le prie, je l’agis sous toutes les formes… » (Lettre au Père Pierre Angers).

 

À la fin du commentaire de chaque poème, Kurimura a essayé d’analyser les caractéristiques du manuscrit de Claudel et de sonder les intentions du poète à travers le graphisme ainsi que l’arrangement des mots. Il a pu le faire, grâce à l’autorisation donnée par Madame Renée Nantet et par les Éditions Gallimard, de reproduire les poèmes calligraphiés de Claudel, extraits de Cent phrases pour éventails, © Éd. Gallimard, 1942.

 

 

 

Articles en français :

 

 

• « Claudel et la Chine », par Raymond DELAMBRE (p. 100-144)

 

• « Situations de la présentation des œuvres de Claudel en Chine – À travers ses traductions », par Machiko KADOTA (p. 145-153)

 

 

 

Autres :

 

 

Traduction en japonais de Seigneur, apprenez-nous à prier (2), par Junko YAMAZAKI et Hiroko INADA

 

• Rapport des activités du Cercle d’études claudéliennes au Japon, 2001-2003

 

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